Les équipes de l'Institut de Recherche contre les Cancers de l'Appareil Digestif (IRCAD)

Lien vers le site de l'IRCAD : http://www.ircad.fr

Suite de l'émission "Sept minutes pour une vie" du Magazine de la santé (France 5) :

L'Institut de la Recherche contre les Cancers de l'Appareil Digestif (IRCAD) accueille cette semaine 34 chirurgiens de toutes nationalités, venus se former à la pratique de la coelioscopie. L'Institut dispense également des cours de chirurgie mini-invasive dans le monde entier via son site web.


"Au coeur de l'Hôpital Civil de Strasbourg, l'IRCAD, un institut à l'américaine, a choisi d'associer médecins et entreprises privées pour développer recherches sur les cancers de l'appareil digestif et technologies de pointe liées à la chirurgie mini invasive : la coelioscopie. Ici, chirurgiens, chercheurs, roboticiens et informaticiens travaillent sur des applications spectaculaires. Le rêve des chercheurs de cet Institut est de parvenir à remplacer un jour le geste du chirurgien par celui d'un robot. Ils ont donc créé un département informatique et robotique où ils travaillent actuellement sur un programme de réalité virtuelle, utilisée au CHU de Strasbourg, qui permet aux chirurgiens de planifier leurs opérations."

Reconstruction 3D grâce au logiciel :

"Anne-Blandine, la manipulatrice radio, récupère les images scanner d'une patiente qui va être opérée d'une tumeur sur la glande surrénale. Point par point, elle va reconstituer en 3D l'intérieur de l'abdomen de la patiente : 'Ce qui va être important, c'est de montrer au chirurgien les organes qui vont être aux alentours de cette tumeur : les vaisseaux, qui vont irriguer tout le foie et qui vont être à côté, et aussi les vaisseaux qui vont passer au niveau du rein. La tumeur, en rouge sur le scanner, sera ensuite reproduite en vert sur l'image 3D.' Il faudra plus d'une heure à la manipulatrice pour créer le clone digital de la patiente et simuler l'approche de la tumeur. Anne-Blandine : 'On va enlever la peau, les os, les organes qui ne nous intéressent pas : le foie, parce qu'il va se trouver devant notre tumeur, les deux reins. La tumeur est en vert, la surrénale en orange. Ce qui va intéresser le chirurgien, c'est par exemple ce petit vaisseau, qui irrigue la surrénale et la tumeur.' Le clone est terminé. Le Professeur Jacques Marescaux, chef du service de chirurgie digestive et endocrinienne du CHU de Strasbourg et fondateur de l'IRCAD, prend connaissance de l'image 3D de sa patiente, avec le Professeur Luc Soler, expert en réalité virtuelle. Dimension, volume de la tumeur, vascularisation des organes, le chirurgien devra tout mémoriser pour l'opération du lendemain. La réalité virtuelle est déjà couramment utilisée pour planifier l'acte chirurgical. Mais aujourd'hui, l'équipe de Strasbourg va expérimenter une autre application de logiciel : superposer au cours de l'opération l'image 3D et l'image réelle, pour offrir au chirurgien une vision en transparence totale. C'est le principe de la réalité augmentée.
Professeur Luc Soler : 'La réalité augmentée permet d'améliorer l'acte chirurgical en fournissant une sécurité supplémentaire, puisque le chirurgien, avant même d'atteindre une structure dangereuse, comme un vaisseau, la voit, alors que aujourd'hui, lorsqu'il opère, il va devoir creuser, couper des tissus, pour tomber sur un vaisseau, et le risque, évidemment, c'est de couper un vaisseau qu'il ne doit pas toucher. En le voyant en transparence, vous êtes sûr d'éviter ce vaisseau.'

Dans la régie vidéo, reliée au bloc opératoire par fibre optique, Luc Soler superpose les images 3D et les images réelles, à la demande du chirurgien. Pour enlever la glande surrénale, le chirurgien va devoir couper la veine qui irrigue. Il pose d'abord des clips en titane pour fermer la veine et pour pouvoir la couper ensuite sans risquer d'hémorragie. La glande surrénale et sa tumeur sont ensuite libérées. L'assistant chirurgien introduit alors un petit sac pour saisir l'organe et l'extraire : "La graisse est enlevée, on met la glande dans le sac, c'est la pêche à la truite !" Aujourd'hui, l'informaticien doit réajuster en permanence l'image virtuelle sur l'image réelle en mouvement. Le prochain défi est d'inventer une sorte de micro-GPS qui recalera automatiquement l'organe 3D sur l'organe réel, avec un grand rêve : l'acte chirurgical totalement réalisé par un robot programmé par le chirurgien sur un simulateur.
Professeur Jacques Marescaux : 'Le chirurgien mettra en route la machine, il aura fait l'opération pré-programmée avant, l'opération automatique se fait et lui, il est là au cas où quelque chose d'imprévu est arrivé, il peut tout arrêter et reprendre, un peu comme un vol automatique en avion : vous reprenez les malades, parce qu'à un moment donné, vous voulez reprendre les malades.'

Trois jours plus tard, la patiente opérée de la glande surrénale va bien. La coelioscopie présente de nombreux avantages, elle permet aux malades de récupérer rapidement, de réduire ainsi la durée de l'hospitalisation, donc son coût, et elle limite les risques de séquelles post-opératoires. La patiente : 'Je me suis levée le lendemain de mon intervention, et même : le soir-même, la nuit, je me suis levée un petit peu, sans rien dire, la première nuit ! Le lendemain, je me promenais déjà dans le couloir.' La réalité virtuelle permet aussi à la recherche fondamentale de progresser. Dans le laboratoire de L'Institut, informaticiens et chercheurs conjuguent leurs énergies pour appliquer la 3D à l'imagerie médicale du petit animal. Il y a un an, ils ont mis au point un mini scanner pour les rats, utilisé par le programme de recherche fondamentale contre les cancers. Objectif : réaliser, comme pour l'homme, des clones virtuels de rats pour suivre l'évolution du traitement. Avant, les chercheurs devaient sacrifier les animaux pour avoir des informations sur chaque étape de la maladie et du traitement. Le clone virtuel du rat modifie profondément leur pratique .

Dr. Marc Aprahamian : 'L'énorme avantage, c'est qu'on peut travailler sur le même animal, suivre l'évolution de la tumeur, suivre une éventuelle réponse thérapeutique en réduisant considérablement le nombre d'animaux et en validant nos résultats. Donc : économie d'animaux et augmentation de la fiabilité des résultats.'"

Source :
http://www.france5.fr/magazinesante
http://www.websurg.com

Aucun commentaire: